Photographie des œuvres de l'artiste peintre, sculpteur et dessinateur Francois Kern à Nice.
François Kern-Degiovanni vit et travaille à Nice. Son atelier est à deux pas du port, à deux pas de Terra Amata, la terre aimée, en ces lieux où la verticalité de la montagne rencontre inexorablement l’exubérance et la violence de la mer. En ces lieux et depuis toujours, les hommes se confrontent à la haute lumière, feux et traces, braises, pierres taillées, silex, fusion des métaux, à la recherche de l’alchimie fuyante et tactile de la matière, poétique des ocres, des cendres, des concrétions et des suintements aux parois calcaires des abris, à l’aplomb des vagues, des rochers, crissements du ressac. La nature réélabore aussi la ville, lianes et mousses, fibres, banians, tropicalité affleurante, murmures des temps primordiaux et enfouis.
François Kern-Degiovanni est resté fidèle à ses lectures d’adolescence, Barjavel, Herbert, Azimov. Les forêts de la Thiérache de sa naissance sont aussi en lui. A la Fondation Maeght, à Saint-Paul de Vence, il lit l’art d’un Paul Rebeyrolle, les sculptures d’un Henry Moore.
Sa recherche artistique se développe. Sur des toiles de lin, de jute, il travaille le sable, les ocres de Roussillon, les pigments, où viennent s’insérer et surgissent le fil de fer, le cuivre, le câble d’acier, la colle, le bois, la ficelle. Sur certaines de ses toiles, il utilise la tranche en recouvrant les semences, sur d’autres il galbe le châssis, la tranche n’existe plus, la toile devient sculpture et prend pour nom Elytre, Aile, Sphère. Il est à la recherche d’une matière inusuelle, d’une lacération sourde, d’une veinure cathartique, d’une couleur dense, mystérieuse, interrogative.
Aujourd’hui, ses recherches s’orientent vers les territoires de l’eau, de l’écume, de la transparence, du mouvement. Il travaille à redécouvrir la texture du blanc, à retrouver les parfums et les tonalités du rai des lumières transperçant la canopée d’une forêt millénaire. Il vit en compagnie du son des ELP et de l’album ‘Trilogy’.
Organiques comme une architecture, végétales comme une peau, savantes, ses réalisations s’assemblent et prennent forme sur la voie déployée de son imaginaire méditerranéen et antique, au-delà des temps mécaniques, vers une terre profonde, celle de ses émotions et de sa sensibilité à fleur du réel, fêlures, sèves, craquelures, aspérités, téguments, délivrances, nouaisons.
Chantal CROVI
ARTEZIN éditeur
Aix-en-Provence
En savoir plus : www.francois-kern.com
